Nous avons beaucoup de données sur l’activité physique mais nous manquons de données médico-économiques, qui permettent de montrer l’impact sur les économies de santé de l’augmentation de l’activité physique. Même si nous avons peu d’études, principalement nord-américaines, qui montrent le lien avec les coûts de santé, les études de suivi montrent très clairement que l’activité physique diminue la mortalité précoce et la survenue de pathologies, et de fait les coûts de santé. C’est d’ailleurs pourquoi la nouvelle loi de santé en France est enfin orientée vers la prévention. En effet, notre mode de vie, qui associe alimentation trop riche en sucres raffinés et en graisses, inactivité physique et sédentarité, participe à l’émergence des maladies non transmissibles (obésité, diabète de type 2, maladies cardiovasculaires et certains cancers). Or, puisque nous avons les moyens de le faire, prévenir ces maladies plutôt que de les traiter – ce qui coûte extrêmement cher – apparaît comme la meilleure alternative.
En France, nous sommes très avancés sur la prévention par l’alimentation. Néanmoins, alors que nous sommes au courant des messages de prévention, nous subissons également une stimulation permanente, qu’elle soit visuelle (vitrine des magasins, publicité…) ou auditive. Il avait été chiffré qu’un Français au cours de sa journée recevait plus de 500 stimuli vis-à-vis de l’alimentation. Que ce soit en se promenant dans la rue, en passant devant les boulangeries ou devant des panneaux publicitaires, en regardant la télévision ou en écoutant la radio, il est impossible de ne pas penser à la nourriture.
Une bonne alimentation, est nécessaire mais ce n’est pas suffisant, et on en revient donc aux fondamentaux de l’activité physique, d’autant plus que lorsque nous nous bougeons nous nous intéressons un peu plus à ce que nous mangeons. En effet, quand nous sommes mieux dans notre corps nous avons plus envie de faire attention à notre alimentation, d’autant plus que l’activité physique ne fait pas perdre de poids. L’activité physique agit non pas sur la composante des dépenses énergétiques mais sur la composante métabolisme, sur l’effet vasculaire, l’effet de bien-être, la diminution du stress, la qualité du sommeil et l’augmentation de la masse musculaire- un acteur majeur de notre santé et totalement oublié.